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5 avril 2013

Offshore Leaks ou la lumière sur les Trous Noirs de l’économie mondiale. Apocalypse fiscale planétaire ou fumigène opportun ?

 

Fuites extraterritoriales sur la finance frauduleuse, cachée, évadée. « Stash your Cash ! », « Cachez votre argent ! », la beauté de l’allitération serait simple si elle ne cachait pas précisément cette plaie mondiale, ces véritables « Trous Noirs de l’économie mondiale », ces objets les plus opaques de l’Univers stellaire comme de l’univers financier national et international qui sont à leur manière de véritables ogres dont le champ gravitationnel monstrueux attire et avale toute matière et soustrait la richesse du monde aux Etats et à chacun de nous.

 

L’onde de choc de « l’Affaire Cahuzac » n’en est qu’à ses débuts et  voici qu’apparaît - divine surprise…-, « l’Affaire Offshore Leaks », une fuite qui a semble-t-il eu lieu fin 2011 mais qui n’est révélée qu’aujourd’hui, le temps de la traiter, détaillant l’existence de 2,5 millions de fichiers appartenant à 120 000 sociétés offshore situées dans des lieux biens connus de l'évasion fiscale. 

86 journalistes à travers le monde viennent d’analyser et de donner la teneur de deux millions et demi de fichiers qui proviennent de sociétés offshore situées dans des lieux biens connus de l'évasion fiscale. 

Des millions de transactions vers des paradis fiscaux sont dévoilées dans un panoptique qui eût ravi J. Bentham dans ses rêves les plus fous. 

La planète entière est concernée... Sont donc impliqués des entreprises mais aussi des particuliers situés dans 170 pays différents et qui ont tenté de cacher jusqu’à ce jour leur argent en toute discrétion.

http://www.capital.fr/a-la-une/actualites/les-noms-de-130-francais-ayant-place-leur-argent-dans-les-paradis-fiscaux-devoiles-824993



C’est un groupement ou consortium de journalistes internationaux d’investigation qui est à l’origine de cette étonnante et salutaire opération, véritable coup de projecteur sur les pratiques connues – certes -, mais désormais sur les auteurs de l’évasion-optimisation-fraude fiscale mondialisée qui constitue ce que l’on appelle habituellement « constitution illégale d’avoirs à l’étranger ».

 

The International Consortium of Investigation Journalists, cet ICIJ qui se définit comme The World’s Cross-Border Investigative Team (voir ici toutes informations utileshttp://www.icij.org/ ) constitue une avancée passionnante dans les processus à l’œuvre pour percer à jour et comprendre aussi bien les mécanismes que les acteurs de cette « finance de l’ombre », cette criminalité économique internationale dont la pitoyable mais extraordinairement importante « Affaire Cahuzac » donne la mesure à la tête d’un Etat moderne comme la France. 

Qu’il s’agisse du fonctionnement de ce que l’on appelle « shadow banking » d’un côté, évasion ou « optimisation fiscale » de l’autre, le résultat se traduit par un appauvrissement et un affaiblissement général des Etats, les seules structures jusqu’alors encore capables de protéger le Bien Commun de chacun d’une économie de prédateurs dont les actes de piraterie financière sont incontrôlables, faute de vouloir le faire. 

Ce billet ne reflétant qu’une actualité brûlante et étant destiné à être complété, il n’en demeure pas moins que la lecture rapide des journaux qui font état de ce qui pourrait bien devenir « l’Affaire Offshore Leaks » laisse sur sa faim. 

Qui sont en effet ces 130 Français (personnes privées, personnes morales ?), à l’exception de M. Jean-Jacques Augier, l’ex trésorier de campagne de M. François Hollande dont le quotidien « Le Monde » vient de révéler qu’il avait participé à des investissements offshore aux îles Caïman ? 

Une liste serait la bienvenue, qui viendrait utilement compléter ces listes de fraudeurs qu’un Etat démocratique moderne, bien géré, se devrait et se doit aujourd’hui de révéler à la nation toute entière…

http://www.lemonde.fr/offshore-leaks/

 

« Ce monde-là est opaque par construction, écrit François Leclerc dans une contribution au blog de Paul Jorion, mais la vérité se révèle toujours toute nue quand il devient loisible de la contempler : les paradis fiscaux n’abritent pas seulement les grandes fortunes, ils sont le refuge de la finance de l’ombre. On ne se lassera jamais assez de le répéter : le rapport de dix à un qui existe entre le volume des actifs financiers et la taille de l’économie mondiale n’est pas viable et doit être impérativement réduit ! Rapporté à certains pays, comme Chypre ou le Luxembourg, ou même la France, cela donne des rapports qui donnent le tournis et aboutissent à la conclusion que les États, c’est-à-dire notre représentation, n’ont pas les moyens de régler la note quand elle se présente. Ce qui est le cas. » http://www.pauljorion.com/blog/?p=52083#more-52083

Il faut mettre la main sur cet argent et le réinjecter dans l’apurement et l’extinction de cette « dette » dont on nous rebat les oreilles et qui n’est pas celle des gens qui « auraient vécu au-dessus de leurs moyens », vous, moi, mais plus sûrement la dette de tous ceux qui, par leurs agissements frauduleux et criminels, ont vécu au-dessus de nos moyens et contribué à ruiner notre pays tout en se soustrayant à l’impôt. 

Aujourd'hui...les dieux ont soif. Plutôt que de se limiter à un communiqué cosmétique dont le contenu n'abusera personne, le chef de l'Etat se devrait de faire en sorte, lui qui a juré de se colleter à l'Ennemi (*), de saisir l'occasion qui lui est donnée de veiller à ce que son ex-ministre félon n'échappe pas à la justice et réponde devant elle de ses actes.

Les citoyens qui consentent encore à l'impôt et qui acceptent encore de l'acquitter ne demandent rien d'autre.

(*) "Mon véritable adversaire, il n’a pas de nom, pas de visage […], il ne sera pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance", qui "a pris le contrôle de nos vies".

F. Hollande, discours du Bourget, 22 janvier 2012

 

 

 

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