L’Affaire Cahuzac ? Petite trahison entre amis, injure faite à la Nation et bombe à fragmentation politique…

« La trahison peut être le fait d'une intelligence supérieure, entièrement affranchie des idéologies civiques.  »

Paul Léautaud, Passe-temps.

Intelligence supérieure ? A l’évidence, non. Affranchissement des idéologies civiques ? Probablement. Pitoyable histoire, en tout état de cause, mais aussi victoire de l’information et de la presse grâce aux quatre mois d’enquête diligentée par le site Mediapart.

http://www.mediapart.fr/

Après des semaines de dénégation  au cours desquelles il n’aura eu de cesse de multiplier les mensonges, Jérôme Cahuzac., l'ancien ministre du Budget, mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale, vient d'avouer avoir possédé un compte secret en suisse puis à Singapour.

http://www.jerome-cahuzac.com/index.php?post/2013/04/02/D%C3%A9claration-de-J%C3%A9r%C3%B4me-CAHUZAC

Le communiqué émanant de la présidence de la République est clair.

https://twitter.com/bastienhugues/status/319118830259535873/photo/1

A toute faute, miséricorde, sauf à considérer l’aplomb avec lequel l’intéressé s’est enferré dans son terrible mensonge.

C'est une véritable bombe à fragmentation politique qui vient d'éclater.

Pour avoir fraudé le fisc et, circonstance aggravante, avoir maintenu ce mensonge en tant que ministre en charge de la lutte contre cette même fraude fiscale, Jérôme Cahuzac apporte une désastreuse contribution à la liste des affaires qui salissent la politique et la République. Il faut saluer le travail de la presse et de la Justice qui ont mis un terme à ce scandale d'État, tout en souhaitant que d’autres informations judiciaires actuellement en cours ou terminées puissent connaître leur terme avec les jugements et rappels à la Loi dont une République ne saurait se passer dès lors que ceux qui ont en charge sa représentation ont manqué à leurs obligations ou abîmé leur mandat.

M. Cahuzac qui devait redevenir Député dans quinze jours se doit désormais de renoncer au plus vite et à tout jamais à toute forme de vie politique, tant au sein de son parti que devant la représentation nationale.

Quant à J-F. Coppé, dans le rôle de l’Hôpital qui se fout de la Charité, qu’il se taise.

Jean-François Copé, président de l'UMP :

"Ce mensonge signe définitivement la fin de la gauche morale et donneuse de leçons. François Hollande nous annonçait une « République exemplaire ». Quel crédit accorder désormais à son équipe gouvernementale ?"

Ce qu’il convient de constater avec ce point d’orgue du « feuilleton » Cahuzac, c’est tout aussi bien l’impasse dans laquelle se trouve la majorité politique actuellement en charge des intérêts de la France que celle qui l’a précédée. Entre un PS moribond et une UMP qui ressemble à une étoile effondrée, la situation est la même : un épuisement des idées, un échec des hommes, des comportements qui signent le passage à une véritable relève politique et économique.