Tombeau pour un inculte
Fin de la culture générale!
Un roman du XVII ème siècle qui se passe au XVIème! Pensez-donc! France, terre des arts! Quelle farce!
“Dans la fonction publique, il faut en finir avec la pression des concours et des examens. L’autre jour, je m’amusais, on s’amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d’attaché d’administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d’interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu’elle pensait de La Princesse de Clèves… Imaginez un peu le spectacle ! En tout cas, je l’ai lu il y a tellement longtemps qu’il y a de fortes chances que j’aie raté l’examen !” Nicolas Sarkozy en meeting à Lyon (23 février 2006). Discours publié par l’UMP.
“Vous avez le droit de faire de la littérature ancienne, mais le contribuable n’a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne. Les universités auront davantage d’argent pour créer des filières dans l’informatique, dans les sciences économiques.” Nicolas Sarkozy, 20 minutes, 19 avril 2007.
“Le contribuable n’a pas forcément à payer vos études de littérature ancienne si au bout il y a 1 000 étudiants pour deux postes. [...] Les universités auront davantage d’argent pour créer des filières dans l’informatique, dans les mathématiques, dans les sciences économiques. Le plaisir de la connaissance est formidable, mais l’Etat doit se préoccuper d’abord de la réussite professionnelle des jeunes.” Nicolas Sarkozy, 20 minutes, 16 avril 2007.
"Les ombres, les angoisses, les épouvantes, les fuites, les reprises, les reculs, les larmes de la Princesse nous laissent entendre les rêves qui doivent la tourmenter la nuit. Là, ceux qui subissent une règle deviennent libres et trompent impunément ceux qui les regardent dormir. Que deviennent Mme de Clèves et le duc dans leur sommeil ? Sade et Freud s'ébauchent dans ces âmes qui se croyaient simples."
Jean Cocteau, préface à La Princesse de Clèves
"La Princesse de Clèves est une des plus exquises choses qui soient sorties des mains françaises...
Pierre Drieu La Rochelle
"L'auteur avait connu peut-être comme un remords, un tel amour. M. de La Fayette qui adorait sa femme a beaucoup compté pour Mme de La Fayette. Et c'est bien sa propre vie qui donne aux trois-quarts de ce récit, ce goût de vrai qui nous touche encore. Elle définissait tout son mérite quand elle disait de son œuvre " Ce n'est pas un roman".
C'est aussi un roman, l'un des plus beaux que je connaisse, un roman aristocratique par excellence, non point à cause de ses princes, mais parce que rien n'y est outré."
Jacques Chardonne, Tableau de la Littérature française, 1939
"La Princesse de Clèves. Pas si simple que cela. Elle rebondit en plusieurs récits. Elle débute dans la complication si elle se termine dans l'unité. A côté d'Adolphe, c'est un feuilleton complexe.
Sa simplicité réelle est dans sa conception de l'amour; pour Mme de La Fayette, l'amour est un péril. C'est son postulat. Et ce qu'on sent dans tout son livre comme d'ailleurs dans la Princesse de Montpensier, ou la Comtesse de Tende, c'est une constante méfiance envers l'amour. (Ce qui bien entendu est le contraire de l'indifférence )"
Albert Camus, Carnets, posthume, 1964
Face à l'ignorance bitumineuse, voici la clarté d'une gloire littéraire et intellectuelle de la France:
"Apprendre à penser, à réfléchir, à être précis, à peser les termes de son discours, à échanger les concepts, à écouter l'autre, c'est être capable de dialoguer, c'est le seul moyen d'endiguer la violence effrayante qui monte autour de nousL la parole est le rempart contre la bestialité."
Jacqueline de Romilly