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Allo! DME! Dix millions d'électeurs! Renaud Bouchard -2017-2022
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28 juin 2007

Le saviez-vous? le PS est à prendre.

 

"Pourquoi sommes-nous ici ? Qu'allons-nous faire de l'unité ?

Eh bien, maintenant que notre parti existe, je voudrais que sa mission soit d'abord de conquérir. En termes un peu techniques, on appelle ça la vocation majoritaire.

Je suis pour la vocation majoritaire de ce parti. Je souhaite que ce parti prenne le pouvoir... Déjà le péché d'électoralisme ! Je commence mal. Je voudrais que nous soyons disposés à considérer que la transformation de notre société ne commence pas avec la prise du pouvoir, elle commence d'abord avec la prise de conscience de nous-mêmes et la prise de conscience des masses. Mais il faut aussi passer par la conquête du pouvoir. La vocation groupusculaire, ce n'est pas la mienne ni celle des amis qui voteront avec moi la même motion.

Mais, conquérir quoi ? Conquérir où ?

D'abord, les autres socialistes, on l'a dit ! Ensuite, je pense - comment cela va-t-il me classer, je ne sais pas encore - je pense qu'il faut d'abord songer à conquérir ou à reconquérir le terrain perdu sur les communistes. Je pense qu'il n'est pas normal qu'il y ait aujourd'hui 5 millions, et quelquefois plus, de Françaises et de Français qui choisissent le Parti communiste sur le terrain des luttes, et même sur le terrain électoral, parce qu'ils ont le sentiment que c'est ce parti-là qui défend leurs intérêts légitimes, c'est-à- dire leur vie.

Je considère que l'une des tâches de conquête du Parti socialiste, c'est d'être, avec modestie aujourd'hui, laissant tomber les " paroles verbales ", comme disent les diplomates, et sans vouloir faire un effet de congrès, le parti le plus représentatif de ceux dont nous avons parlé tout à l'heure. Ceci ne se fera, pardonnez-moi de le dire, qu'au prix d'actions concrètes.

Lussante a raison, je parle de lui parce qu'il a parlé peu de temps avant moi, c'est sur ce terrain-là que nous sommes trop absents, c'est sur ce terrain-là qu'il faut désormais être présents, afin d'être sûrs qu'ils agissent, qu'ils se rassemblent, qu'ils se battent. Nous avons ensuite à conquérir chez les Gauchistes, dans la mesure même où déjà s'établit une tragique confusion : on emploie indifféremment dans les discours les termes " gauchiste " ou " la jeunesse ". Personnellement je ne pense pas que ce soit vrai. Mais ce n'est pas non plus nous qui la représentons, la jeunesse.

Il est un certain nombre de valeurs qui ont été exprimées par la révolte, puis traduites dans un langage et par des actions déraisonnables et mêmes dangereuses du point de vue de la défense des intérêts des travailleurs. Mais ces valeurs là, elles existent, et tant que le Parti socialiste ne les exprimera pas avec conviction, tant que ces valeurs, ce besoin d'être responsable, ce besoin de refuser d'être soumis à des intermédiaires qui vous dérobent finalement votre dignité de citoyen, de travailleur, votre dignité de chaque jour... Parce qu'il y a finalement une sorte de déviation de la démocratie parlementaire qui fait qu'au lieu d'avoir délégué au monarque d'autrefois, et à lui tout seul, le droit de penser et d'agir, la démocratie parlementaire, par ses intermédiaires, a fini par manque d'imagination par confisquer tout cela au citoyen, à l'individu, à celui qui veut être lui-même capable, par l'information et par la formation, par le dialogue et aussi par l'organisation des partis de Gauche, capable de penser lui-même et de décider.

Ces valeurs, on les qualifie parfois d'un mauvais terme - mais les mauvais termes abondent dans nos débats, j'en emploie moi-même - de " qualitatives " ; mais cela veut dire quelque chose, parce qu'assimilant tout l'héritage historique, l'héritage du Socialisme, on voit poindre la certitude que quand même nous aurions, nous, Parti socialiste, bâti la société socialiste, nous n'aurions pas achevé notre tâche, car nous n'aurions pas répondu à certaines interrogations qui étaient dans le cri des révoltés de mai 1968.

Et puis il faut reconquérir les Libéraux. Selon une excellente définition de Guy Mollet et il me permettra de lui emprunter, dans les classifications qu'il a faites dans un ouvrage de la physionomie politique française, les Libéraux qui évidemment acceptent comme nous l'héritage démocratique dans le domaine politique, mais qui refusent nos méthodes et nos structures sur le plan de l'économie."

Discours prononcé par François Mitterrand lors du Congrès d'Épinay, le 13 juin 1971.

La suite de ce discours  ne présente aucun intérêt, si ce n'est d'ordre historique.

Mais 36 ans après, le constat demeure intéressant, et l'on a beaucoup de mal à imaginer que ce qui fut un jour un parti de gouvernement, un parti dont le refondateur a tenu les rênes de la France de 1981 à 1995, soit désormais réduit à l'état pitoyable de Meccano (TM) politique dont de pâles figures qui devraient avoir disparu se disputent les boulons et les écrous.


Que M. L. Fabius qui se présente désormais sous l'image d'un "sage actif", ait pu  dénoncer "l'atmosphère délétère (qui règne) parmi les dirigeants socialistes", est une chose. Pourtant, comment ne pas voir que la véritable raison qui a conduit le PS à connaître un échec politique scientifiquement organisé n'est pas imputable à la seule Me S. Royal, accusée de présenter - il est vrai, et elle l'a amplement démontré -, "un triple déficit : présidentialité, crédibilité, collégialité", mais à toute une équipe qui elle aussi a fait son temps et qui se refuse à comprendre que le monde dans lequel elle vit a irrémédiablement changé?

Alors, au risque de froisser quelques susceptibilités, je ne suis pas loin de penser que le seul dirigeant capable de remettre le PS sur les rails ne pourra être qu'un véritable dirigeant...de droite, comme le fut F. Mitterrand,un dirigeant  qui n'aura pas peur de créer un nouveau PS en le débarrassant de son brouillard idéologique et  en démissionnant aussi bien les hiérarques actuels que les dirigeants des "vieilles fédérations".

Mission impossible?

Je n'en suis pas sûr. Les clés du pouvoir sont dans la boîte à gants. A l'heure actuelle, une (autre) partie de l'électorat se cherche elle aussi un chef.Un vrai. Voilà pourquoi le PS est à prendre d'urgence. A moins que n'apparaisse - ce qui est fort probable - un nouveau parti.


"Que le travail du changement commence" a déclaré Gordon Brown, le 53ème Premier ministre de la Grande- Bretagne (et le 11ème adoubé par SM. Elisabeth II...) ce mercredi 27 juin 2007, en clôture de son discours tenu devant le 10 Downing Street.

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