De la dignité de la fonction présidentielle.
"On se souvient de l'ouvrage d'Ernst Kantorowicz, Les Deux Corps du Roi (Princeton, 1957; trad. fr. Gallimard, 1989), qui avait inspiré à Louis Marin son magistral Portrait du Roi
(Minuit, 1981). En résumé, dans un contexte classique, l'exercice de la
représentation ne renvoie pas au personnage réel mais à la fonction
politique, dont le portrait est un attribut constitutif. Tel est encore
le fonctionnement du portrait officiel des présidents de la république
français, affiché dans toutes les mairies. Bien sûr, l'exercice
médiatique moderne a fait évoluer ce cadre figuratif. Sans pour autant
abolir la frontière entre corps privé et image de la fonction."
André Gunthert, lundi 14 août 2006 in Actualités de la recherche en histoire visuelle
Effectivement, l'exercice médiatique moderne a fait évoluer ce cadre figuratif.
Voici un Chef d'Etat :
Veuillez maintenant considérer un événement qui , partout ailleurs, déclencherait une crise politique majeure. Partout ailleurs, sauf en France.
Nicolas Sarkozy boit trop d'eau
Imagine-t-on sérieusement les dégâts qu'une telle séquence peut générer? Comment parler du respect d'une image internationale de notre pays?
Imagine-t-on un Ambassadeur de France présenter ses lettres de créance à un chef d'Etat étranger, puissance amie ou non?
Ce comportement est tout simplement une atteinte intolérable à la dignité d'une fonction qui se trouve désormais gravement déshonorée par celui-là même qui a sollicité et reçu pour cinq ans mandat de l'incarner et se doit de défendre et porter partout l'image irréprochable de la France.
Mais de cela, qui s'en soucie?