Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Allo! DME! Dix millions d'électeurs! Renaud Bouchard -2017-2022
Allo! DME! Dix millions d'électeurs! Renaud Bouchard -2017-2022
Publicité
Derniers commentaires
29 mai 2006

Bienvenue à bord du Titanic!

Comment se suicider politiquement?

la méthode est simple. En voici un exemple.

Il ne saurait être ici question de discuter du droit et du privilège dont dispose le président de la République d'exercer son droit de grâce, lequel est prévu par l'article 17 de la Constitution.

Tel n'est pas le cas, en revanche, du décret d'amnistie dont vient de bénéficier M. Guy Drut, lequel  procède des dispositions de l'article 10 de la loi d'amnistie n° 2002-1062 du 6 août 2002 qui offre au président de la République le droit d'accorder par décret individuel une amnisitie, à condition que les faits qui en sont l'objet aient été commis avant le 17 mai 2002 (date de prise de fonction du président de la République pour son deuxième mandat), et que la personne auteur de l'infraction amnistiée appartienne à une des catégories visées par la loi : mineurs ou majeur de moins de 21 ans au moment des faits, personne ayant un passé de combattant, de déporté ou de résistant, ainsi que les "personnes qui se sont distinguées d'une manière exceptionnelle dans les domaines humanitaire, culturel, sportif, scientifique ou économique" (article 10, 6°). On rappellera que M.Guy Drut s'était vu attribuer  la médaille d'or au 110 mètres haie aux Jeux Olympiques de Montréal, en 1976. Ancien ministre de la jeunesse et des sports du gouvernement Juppé, député de la 5e circonscription de Seine et Marne et maire de Coulommiers, poursuivi dans l'affaire dite des marchés publics d'Ile de France pour avoir bénéficié d'un emploi fictif dans une entreprise de travaux publics de 1990 à 1993 et perçu à ce titre un salaire indu de 118.000 €, M. Guy Drut a été condamné au mois d'octobre 2005 à une peine correctionnelle de 15 mois de prison avec sursis assortie d'une amende d'un montant de 50.000 €.

A la suite de sa condamnation et suivant en cela une recommandation de la Commission d'éthique du CIO qui restait dans l'attente du résultat de sa demande d'amnistie,  M. Guy Drut avait été suspendu pour une durée de six mois de toutes ses fonctions au sein de ce même CIO.

Bien que n'ayant pas à être motivé, le décret portant amnistie a répondu au souci de permettre à M. Guy Drut de "continuer à siéger au sein du Comité international olympique, ce qui est tout à fait essentiel pour la France et la défense de ses intérêts dans le domaine sportif".

Voilà bien une piètre image du sport.

Irréprochable juridiquement, la mise en oeuvre de cette disposition ne fait qu'ajouter une capitulation morale à une capitulation politique.

Laissons couler le Titanic et passons à autre chose.

Il est temps de mettre fin à de pareils errements alors que tout autour de nous l'actualité internationale appelle plus que jamais au redémarrage d'une Union Européenne qu'il faut tirer de l'enlisement dans lequel la France l'a précipitée voici exactement un an.

Au moment où l'année 2007 célébrera le cinquantième aniversaire du Traité de Rome, l'acte de naissance de la Communauté européenne, il faut se débarrasser des scories qui encombrent le paysage politique de notre pays.

Souvenons-nous des propos de la Française Louise Weiss lors du discours d'ouverture de la première session du parlement européen élu directement en 1979:" L'Histoire avance. Les conjonctures se renouvellent. Ce qui était impossible hier sera possible demain."

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité