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Allo! DME! Dix millions d'électeurs! Renaud Bouchard -2017-2022
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8 mars 2011

Sarkozy – Villepin : alliance de circonstance et part du feu, ou comment tenter de sauver la droite d’un Waterloo électoral ?

Un spectre hante le paysage politique français : celui qu’incarne le Front national, devenu par phénomène de cristallisation le centre de gravité politique du pays.

 

Face aux résultats de sondages qui traduisent en réalité un plébiscite et mettent en exergue les divisions et faiblesses de formations partisanes politiquement, économiquement et socialement déphasées et manifestement hors-jeu, l'électorat contraint les caciques politiques à trouver d'une manière urgente des solutions pour retarder leur inéluctable effondrement.

 

« La politique est un étang où les brochets font courir les carpes. » Talleyrand.

 

Le temps est à l’orage avec un nouveau coup de tonnerre dans le paysage politique français. Un deuxième sondage est en effet venu confirmer l’excellente santé du Front national. 

Quelle que puisse être la valeur scientifique des consultations effectuées, chacun a désormais parfaitement compris que l’actuel locataire de l'Elysée, jusqu’ici considéré par les ténors de l'UMP comme le "meilleur candidat", est aujourd’hui virtuellement hors-jeu, victime potentielle d’une réédition inversée de l’événement électoral du 21 avril 2002. 

A quatorze mois de  l’élection présidentielle de 2012, mettant un terme à ce phénomène de marnage politique qui berçait jusqu’alors le pays, le conglomérat UMPS et ses affidés vient tout simplement d’exploser en plein vol. 

Nul besoin de discours pour se rendre à l’évidence et constater que les « partis de gouvernement », déjà considérablement affaiblis par une succession de scandales politiques et d’inconsistances programmatiques, sont aujourd’hui anéantis, et avec eux leurs dirigeants affichés ou pressentis. 

On ne pourra que s’en réjouir dans la mesure où la perspective de voir encore s’agiter de part et d’autre les ambitions captieuses d’apparatchiks infatués d’eux-mêmes est depuis longtemps devenue pénible. 

On ne peut que se féliciter de cette nouvelle redistribution des rôles subitement venue accélérer un temps politique qui ne pouvait rester plus longtemps en marge des changements majeurs qui travaillent le pays en profondeur tant sur le plan national qu’international. 

Les sismographes nationaux risquent encore malgré tout de s'affoler car le calendrier qui se dessine promet d’être passionnant : il permettra en effet de mesurer les capacités de résilience d’une majorité et d’une opposition dont la dynamique électorale vient d’être brisée nette.

Face à un PS piégé dans ses élections primaires et qui s’use à guetter les velléités messianiques d’un Oncle d’Amérique jouant à l’Imam Caché, l’UMP se trouve pour sa part désormais confrontée à la droitisation d’un discours nouveau, profondément populiste, sur lequel, à l’instar de son collègue socialiste, elle n’a et surtout n'aura plus aucune prise. 

Les élections cantonales et sénatoriales à venir vont encore dérégler les petits calculs électoraux. 

Deux portes de sortie existent toutefois, dont on ne sait lequel des deux partis sera le premier à emprunter la sienne, qu’il s’agisse de la montée en puissance de François Hollande, seul véritable présidentiable pour la formation socialiste, ou de celle de Dominique de Villepin, seul à même de sauver la droite de gouvernement d’une débâcle de première grandeur. 

Peut-être faut-il voir là la teneur des échanges que M. de Villepin a eus à deux reprises avec le chef de l’Etat. 

On risquera ici une hypothèse : on ne serait pas en effet outre mesure surpris de voir se produire à très court terme un troisième coup de tonnerre sous la forme d’un ultime remaniement gouvernemental qui verrait alors, à l’issue d’un retournement spectaculaire que rien ne permet d’écarter,  le président de la République offrir à M. de Villepin, redevenu Premier ministre ou Maire du Palais – on choisira - le soin de préparer une transition politique afin de tirer avantage des quatorze mois qui restent à courir. 

A nationalisme, nationalisme et demi, le Front National serait ainsi distancé par la mise en place d’une « union sacrée » sur fond de gaullisme restauré, débarrassé de l’hypothèque sarkozyste et relégitimé par un véritable électorat de droite, ennemi de tout aventurisme politique. 

Encore faudrait-il qu’à gauche comme à droite chacun comprenne l’urgence de mettre un terme aux embouteillages de candidatures. La probabilité demeure faible, qui ouvre une autre perspective des plus sérieuses.

C’est qu’en effet un autre cas de figure pourrait bien se produire qui verrait la survenance d’un front républicain, sorte de grande alliance destinée aussi bien à barrer l’aventurisme du FN qu’à remplacer- en leur opposant un programme politique, économique et social très charpenté- les partis de gouvernement usés par trente ans d’incapacité et de promesses fallacieuses.

Ce Front républicain, cette Grande Alliance, seraient le moteur d'un remaniement présidentiel et constitutionnel conduit par des citoyens animés de la volonté de débarrasser la France de ses pesanteurs, décidés à unir leurs efforts et leurs énergies afin de donner au pays tous les moyens nécessaires pour s'inscrire dans le XXIè siècle.

 

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