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29 mai 2007

Atlas d'une nouvelle Europe: EuroMed , l'avenir d'une coopération commune autour d'un lac commun

Voici donc que la France et l'Italie ont décidé de se pencher ensemble sur le projet d'Union de la Méditerranée proposé par M. Nicolas Sarkozy, annonce le président du conseil italien Romano Prodi.

La France et l'Italie vont en effet proposer une réunion aux sept pays dits "euro-méditerranéens" pour "donner vraiment une signification au niveau opérationnel à la politique de la Méditerranée, qui est prioritaire dans notre action commune", a déclaré le dirigeant italien lors d'une conférence de presse à l'issue d'un entretien avec le chef de l'Etat français.

Les sept pays en question sont, outre la France et l'Italie, l'Espagne, la Grèce, Chypre, Malte et le Portugal.

Pendant sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy a proposé une Union méditerranéenne sur le modèle de l'Union européenne, au sein de laquelle la Turquie, qu'il ne souhaite pas voir entrer dans l'Europe, aurait selon lui un rôle "pivot".

"L'idée d'une réunion des sept pays euro-méditerranéens sans se fermer aux autres, en les informant et en laissant la porte ouverte, c'est une idée très forte", a-t-il dit.

Nicolas Sarkozy et Romano Prodi ont cependant pris soin de dire que ce projet d'Union méditerranéenne n'était pas conçu comme une sorte de lot de consolation pour la Turquie.

"Pour moi, Turquie ou pas Turquie, l'Union méditerranéenne est nécessaire", a déclaré le président français. "Ce n'est pas uniquement en réponse à la question de l'adhésion ou pas (de la Turquie), du statut de partenaire privilégié ou du statut d'Etat membre que ça a été posé."

La vérité n'est pas que l'union méditerranéenne soit nécessaire : la réalité est en effet qu'elle s'impose d'elle-même. Pierre Beckouche, professeur à l'UFR de géographie de l'université Paris I-Panthéon-Sorbonne, est très clair à ce sujet: "Quel projet, écrit-il dans son "Atlas d'une nouvelle Europe", quel projet européen bâtir dans un contexte où la globalisation dessine de vastes régions dans le monde -Asie orientale, Alena, Mercosur...? Les voisins de l'Union européenne, en Russie, au Proche-Orient, au Maghreb sont (encore) très mal connus. Or ils forment avec elle un ensemble euroméditerranéen fort de 57 pays et de près d'un milliard d'hommes, soit une des régions majeures du globe."

Que disent nos deux protagonistes?

  LA QUESTION TURQUE

"Je vous prie de ne pas penser que cette proposition que nous sommes en train de formuler pour une grande politique de la Méditerranée est de quelle que façon que ça soit un échappatoire pour résoudre le problème de nos relations avec la Turquie", a renchéri Romano Prodi à l'adresse de la presse. "C'est autre chose. Je ne souhaite pas que vous fassiez une confusion entre les deux problèmes car on commencerait très mal une grande aventure qui est celle de l'Euro-Méditerranée."

Nicolas Sarkozy, lui, opposé à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, a réaffirmé qu'il ne souhaitait pas poser dans l'immédiat la question des frontières de l'Europe pour ne pas prendre le risque de faire capoter le conseil européen des 21 et 22 juin à Bruxelles.

"C'est une question qu'on devra affronter un jour ou l'autre tranquillement et qui va bien au-delà de la seule Turquie (...) La question des frontières se posera aussi avec l'Ukraine", a déclaré le président français.

"Ma priorité c'est la réussite de la présidence allemande et du conseil européen", a-t-il  poursuivi. "Qu'est-ce que nous avons à faire ? Essayer de sortir du blocage institutionnel (de l'UE). Si en plus on posait dès le 21 et 22 juin la question des frontières, ce dont on est sûr, c'est qu'on n'aurait pas résolu la question des frontières et qu'on n'aurait pas résolu la question du traité simplifié."

"Pour le reste je n'ignore pas qu'il y a une question de négociation", a-t-il ajouté, en faisant allusion à l'ouverture le 27 juin de nouveaux chapitres dans la négociation d'adhésion de la Turquie. "Le véritable rendez-vous est en décembre 2007 (...) et il y a des discussions en cours de route là-dessus."

Selon son entourage, il se référait au conseil européen de décembre 2007, sous présidence portugaise.

Bonnes feuilles? Puisque l'Europe vous intéresse, vous  lirez avec profit l'ouvrage suivant :

"Pour un empire européen"                                          
    Auteurs : Ulrich Beck -  Edgar Grande
 
Aurélie Duthoo
    Éditeur : Flammarion, Paris

Les règles sur lesquelles s'est bâtie l'Europe depuis cinquante ans devraient être redéfinies, estiment les auteurs de cet ouvrage paru sous le titre«Das kosmopolitische Europa»en 2004.L'Europe est aujourd'hui, en Europe, la dernière utopie politiquement active. Mais nul n'ignore qu'un malaise profond la touche actuellement. L'Union Européenne n'est toujours pas reconnue pour ce qu'elle est car elle continue à être perçue dans ce cadre archaïque qu'est l'horizon national. Le processus d'européanisation atteint un seuil critique. Dans cette situation, les réformes institutionnelles comme l'élaboration d'une constitution européenne ne suffisent pas. Il faut aller beaucoup plus loin, et repenser l'Europe.

L'Europe a besoin d'une nouvelle identité combinant trois éléments : une dimension narrative qui permette de comprendre les réalités contradictoires de l'européanisation ; une nouvelle vision politique, ainsi qu'un nouveau concept politique d'intégration, ces deux derniers éléments devant trouver leurs fondements dans la narration de l'européanisation.

Contre le mensonge national, contre le mensonge néolibéral, contre le mensonge technocratique, et contre le mensonge eurocentré, ce livre se propose de repenser de fond en comble le projet d'intégration européenne.

Ulrich Beck et Edgar Grande n'affirment pas que le processus d'intégration européenne est allé trop loin, que nous avons déjà trop d'Europe. Bien au contraire, leur diagnostic est le suivant : l'Europe n'est pas assez européenne. La thérapie s'impose alors d'elle-même : il nous faut plus d'Europe - mais une Europe bien comprise ! C'est-à-dire un Empire européen démocratique.

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