Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Allo! DME! Dix millions d'électeurs! Renaud Bouchard -2017-2022
Allo! DME! Dix millions d'électeurs! Renaud Bouchard -2017-2022
Publicité
Derniers commentaires
31 décembre 2006

Bienvenue à nos amis et cousins Roumains et Bulgares!

A compter de minuit, alors que le Vieux continent basculera de 2006 vers 2007, les frontières de l'UE iront de l'Atlantique à la Baltique au nord et à la mer Noire au sud-est.

 

A minuit, Roumanie et Bulgarie seront officielllement devenus partie intégrante de l'Union Européenne, portant de 25 à 27 le nombre de ses Etats membres et sa population totale à près 500.000.000 de personnes!

 

"Ce soir, nous écrivons l'histoire", titre le quotidien roumain Evenimentul Zilei en première page, ornée du drapeau étoilée de l'UE.

 

Bel optimisme, même si le revers de la médaille montre l'ampleur du travail à accomplir:

 

Ces deux pays sont en effet très pauvres : leur PIB par habitant qui équivaut à un tiers à peine de la moyenne européenne ne représentera que 1% du PIB européen.

 

Leur entrée dans l'UE demeure une source d'interrrogations majeures puisque a Bulgarie et la Roumanie ont en effet une image de pays où la corruption est forte (la Bulgarie occupe la 57è place du classement établi par l'ONG Transparency International, et la Roumanie la 84è).

 

Les deux pays sont aussi des plaques-tournantes des trafics vers l'ouest.

 

Mais il existe des garde-fous à ces inconvénients:

 

La Roumanie et la Bulgarie ne bénéficieront  pas des mêmes avantages que les "Dix" de la vague de 2004: elles sont menacées à tout moment de voir appliquer une "clause de sauvegarde" dans plusieurs secteurs.

 

La Commission l'a déjà invoquée pour le transport aérien: faute de respecter les normes de sécurité, les compagnies bulgares seront encore, après le 1er janvier, considérées comme des entreprises de pays tiers. De nombreux abattoirs et laiteries roumaines et bulgares , par exemple, qui ne respectent pas les normes sanitaires en vigueur dans l'UE ne pourront exporter leurs produits vers l'UE.

 

Les deux pays peuvent aussi à tout moment voir se refermer le robinet des subventions agricoles et régionales si les agences chargées de les distribuer sont soupçonnées de détournements.

 

Enfin, les Etats membres ont presque tous décidé de fermer leur marché du travail aux nouveaux venus pendant au maximum sept ans, par peur d'une "invasion".

 

Il me semble pourtant que le danger majeur soit ailleurs, dans cette véritable "fatigue de l'élargissement" qui apparaît très nettement dans les Quinze "anciens" Etats membres de l'UE, même si les Dix plus récents adhérents y restent attachés.

 

Dans le dernier Eurobaromètre publié il y a une dizaine de jours, les Britanniques et les Allemands ont rejoint les Français, qui ne sont qu'un tiers à être favorables à de nouvelles adhésions. "On a donné l'impression qu'il suffisait d'être candidat pour adhérer au club", a regretté un ambassadeur européen.

 

"La porte de l'UE va dorénavant rester fermée un certain temps, de sorte que la Bulgarie et la Roumanie peuvent s'estimer très chanceuses", note Gergana Noutcheva, chercheuse au Centre européen d'études politiques de Bruxelles.

 

De fait, d'autres pays candidats des Balkans - les ex-républiques de Yougoslavie, l'Albanie - sans parler de laTurquie vont devoir patienter.

A 27, avec 22 langues différentes, il est difficile de retrouver l'atmosphère conviviale des Six ou des Quinze.

 

Alors, pessimisme ou optimisme?

 

Résolument optimiste!

 

Pourquoi?

 

Pour une raison très simple qui tient au constat :

 

- que  la paralysie prédite à Vingt-Cinq ne s'est pas produite;
- que des accords ont été passés, notamment sur le contrôle des produits chimiques, la libéralisation des services, le budget 2007-2013 ou la Constitution qui, de manière ironique, a été rejetée par deux anciens Etats membres, pas par des nouveaux.
- que l'intégration se fait donc beaucoup plus rapidement que prévu, notamment parce que les nouveaux venus apprennent vite les limites qu'il y a à utiliser la menace d'un veto.

 

"Si on utilise son veto pour bloquer un accord qui a mis du temps à être conclu, on perd du capital politique et quand on en a besoin la fois suivante, on peut ne pas obtenir de soutien", explique Hugo Brady, un analyste du Centre pour les réformes européennes (CER), un Institut de recherche basé à Londres;

 

- que l'Europe est là et que j'ai personnellement une confiance absolue dans l'oeuvre majeure que la présidence allemande va accomplir pour redémarrer le processus d'intégration européenne dans les six mois à venir.

 

Alors, Bonne Année 2007, bon courage, chers amis allemands, et bienvenue chez vous dans l'Union Européenne, chers cousins francophones et francophiles!

 

честита нова година (chestita nova godina), un an nou fericit!


Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité