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Allo! DME! Dix millions d'électeurs! Renaud Bouchard -2017-2022
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16 août 2006

Le Liban vous parle.

Quelques dates…

14 février 2005, assassinat de M. Rafic Hariri. Le peuple du Liban se lève pour demander la fin de l’occupation syrienne au Liban, chacun ayant bien à l’esprit que les commanditaires et auteurs de ce crime ne font qu’un.

8 mars 2005. Soucieux d’enrayer ce mouvement de libération, le Hezbollah organise une manifestation de soutien à la Syrie, à laquelle réplique le 14 mars suivant une contre-manifestation monstre à l’occasion de laquelle plus de 1 million de Libanais viennent affirmer que les partisans de la démocratie sont plus nombreux que ceux de la Syrie et de son affidé.

10 mai 2006, l’alliance contre nature du Hezbollah et du Courant patriotique libre du général Aoun ne réussit pas plus à affirmer sa supériorité sur les aspirations démocratiques du peuple libanais.

Alors, le Hezbollah ? Toujours aussi victorieux ? Comment concéder la victoire et le brevet de maturité politique à un parti dont l’action se résume depuis le 12 juillet 2006 à avoir fait du Liban le théâtre d’une dévastation épouvantable, faisant de 1 million de Libanais autant de réfugiés dans leur propre pays et réduisant à néant l’économie d’un pays qui ne rêvait que de se relever définitivement de quinze années d’une atroce guerre civile ?

Laissons la réponse à M. Walid Joumblatt, leader de la communauté druze et chef du parti socialiste progressiste, lequel, dans une interview consentie le 2 août dernier au Financial Time, résume ce que pensent beaucoup de Libanais : « La milice (du Hezbollah) a volé les espoirs des jeunes Libanais. »

Et pendant ce temps ?

Pendant ce temps, entre la position d’Israël et des Etats-Unis, décidés à éradiquer le Hezbollah, et celle des membres du conseil ministériel de la Ligue arabe, réunis à Beyrouth lundi 7 août dernier, la France affiche une position médiane en annonçant qu’elle déposera sa propre résolution devant le Conseil de sécurité de l’ONU en cas d’absence d’accord avec les Etats-Unis sur les amendements demandés par le Liban au projet de résolution franco-américaine. Le Liban exige en effet le retrait de l’armée israélienne du Liban-Sud et le déploiement de 15.000 soldats de l’armée régulière libanaise une fois effectuée cette évacuation.

Que le président de la République puisse affirmer l’originalité de la diplomatie française envers l’Iran et la Syrie est une bonne chose.

Deux observations, cependant :

  • Il est simplement regrettable que cette politique ne soit pas celle de l’Europe toute entière, ce qui aurait peut-être permis d’éviter les déconvenues prévisibles rencontrées par le ministre espagnol des Affaires étrangères auque le président syrien Bachar el-Assad a déclaré que Damas allait « user de son influence pour que le Hezbollah accepte un cessez-le feu », avant que de se démentir immédiatement après.

  • Quant à l’armée régulière libanaise, de quelle autorité dispose-t-elle face au Hezbollah, ou avec le Hezbollah, dans un pays où l’Etat a été à ce point mis à mal ?

Une réponse ?

Laissons encore la parole à un autre Libanais, M.Wadah Charariah, éditorialiste au quotidien Al-Hayat : « Personne n’a voulu voir la logique intrinsèque présente dans un mouvement qui exerce sa souveraineté sur un cinquième du territoire libanais. Ni anticiper sur l’imprévisibilité totale d’un parti qui participe au gouvernement, et du jour au lendemain agit comme une force autonome en mettant tout le monde devant le fait accompli. Cette politique du chaos a plus à voir avec celle d’Amadinejad ou du parti Baas syrien qu’avec quoique ce soit d’autre. »

Personne n’a voulu voir ? Bien sûr que si ! La plupart des Libanais, mais aussi et surtout Israël.

(A suivre)

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