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27 mai 2014

Le Triumvirat

 

Octave, s'adressant à Pompée:

Sois pour ou contre nous, brave ou subis nos lois,
Sans te craindre ou t’aimer je t’en laisse le choix.
Soutenons à l’envi les grands noms de nos pères,
Ou généreux amis, ou nobles adversaires.
Si du peuple romain tu te crois le vengeur,
Ne sois mon ennemi que dans les champs d’honneur ;
Loin du triumvirat va chercher un refuge.
Je prends entre nous deux la victoire pour juge.
Ne versons plus de sang qu’au milieu des hasards ;
Je m’en remets aux dieux, ils sont pour les Césars.

Voltaire, Le Triumvirat, (Acte V, scène V). Tragédie en cinq actes, 5 juillet 1764

 

Il y eut tout d'abord le premier triumvirat qui réunit Jules César, Pompée et Crassus (60 av. J.C.).

Il y eut ensuite le deuxième triumvirat qui réunit Octave, Marc-Antoine et Lépide (43 av. J.C.).

Il y eut ensuite le troisième triumvirat qui réunit Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et François Fillon (en réalité, il y en eut d'autres, bien avant, et d'une toute autre qualité), trois anciens Premiers ministres de la Vè République, désireux d'assurer la transition d'un parti devenu un zombie politique car encombré d'un président devenu élément dangereusement radioactif.

Mai 2014 : on raconte en effet que le député-maire de Meaux a pris la décision de démissionner à l'issue d'un bureau politique réuni en catastrophe à la suite de la révélation de malversations présumées commises au sein de l'UMP durant la campagne présidentielle de 2012 en faisant usage d'une société taxi.

Pygmalion, Bygmalion (quelle finesse d'esprit !), or voilà que la créature à échappé à son créateur en faisant naître d'horribles soupçons à propos d'un montage présumé de fausses factures, pour un montant de 11 millions d'euros, destinées à occulter les dépassements de frais de campagne de Nicolas Sarkozy.

Bien sûr, dira-t-on, il y aura certainement eu ce que l'on appelle pudiquement un « dysfonctionnement » dans la gestion financière d'une société de communication dont les commissaires aux comptes n'auront rien vu (frappés de cécité), dont les premiers concernés n'auront rien su (souffrant d'amnésie), quitte à déclarer avoir été « abusés » ou encore s'être fait mal (moralement) en « tombant de l'armoire » sur laquelle ils s'étaient juchés.

"Nous n'étions pas un tribunal, nous n'avions pas à destituer Jean-François Copé", a alors dit le vice-président Luc Chatel. Certes, ce n'était qu'une réunion de famille, une franche explication entre bons amis qui se connaissent depuis toujours.

"Il (J-F. Copé) a considéré que c'était l'intérêt général de démissionner. Il a été d'un grand courage." Parions qu'il n'a pas eu le choix et qu'il a peut-être été lucide, aussi, même si chacun a insisté sur "la présomption d'innocence" due à l'intéressé, lequel va désormais se consacrer à sa défense. Rien de plus normal en effet, surtout s'il est innocent. Ne sommes-nous pas dans un État de droit ? La compassion ne lui aura pas non plus fait défaut."Il est touché parce qu'il se sent trahi par des proches, il découvre des choses dont il n'était pas au courant", a dit l'ancienne ministre et fidèle Nadine Morano. Mais, Madame, qui sont ces mystérieux proches ? Quelles sont ces choses mystérieuses dont il n'était pas au courant ? Mais s'il n'a rien su, que faisait-il ? Pourquoi s'être aussi mal entouré, avoir choisi un directeur de cabinet si émotif, trop honnête dans le fond pour accepter d'être l'agneau sacrificiel ? Selon Mme Morano, les trésoriers qui étaient chargés de la campagne de 2012, dont Philippe Briand, se sont exprimés sur son financement et ont été "très très clairs". Sans autre précision.Nous voilà rassurés, donc.

Quant à M.Dominique Dord, l'ex-trésorier qui avait démissionné de son poste en novembre 2012 au plus fort de la guerre Fillon-Copé, sans doute ulcéré d'être impliqué dans l'enquête et probablement très mécontent de devoir être entendu en confession par la police judiciaire de Nanterre – on rapporte qu'il se serait adressé à Jean-François Copé en lui hurlant :"Barre-toi !".

Rien de tel qu'une bonne peignée en famille, n'est-ce pas ?

En attendant une prochaine beigne nationale ! Car ils n'ont rien compris. "Notre devoir collectif : prendre de vitesse tous ceux qui parient sur notre mort politique", a en effet écrit sur Twitter François Fillon, qui entend se présenter à la présidentielle de 2017.

Le brave homme !Il ne sera pas le seul. Pour Eric Ciotti, délégué général aux fondations UMP , le congrès automnal permettra de reconstruire "une nouvelle maison UMP sur des fondations solides", susceptible de gagner la prochaine présidentielle. L'espoir fait vivre...

La réalité risque pourtant d'être bien différente. Tout naturellement, comme dans tous les triumvirats, cette structure tricéphale qui sera installée le 15 juin prochain, le temps de mener l'UMP à son Congrès refondateur en octobre, connaîtra un échec.

L'UMP est morte, tout comme le PS. Il faut s'en féliciter. Leurs dirigeants souffrent tous d'une tare fondamentale insurmontable : un processus de nécrose politique que rien n'enrayera. Il faut là encore s'en féliciter et saluer le jour où cette engeance quittera le paysage politique.

On ne fait pas de neuf avec du vieux.

L'analyse est valable pour le FN. On se rappellera alors que le 24 mai 2014 le bipartisme UMP-PS aura cédé la place à un tripartisme temporaire.

Celui-ci durera jusqu'à un retour au bipartisme qui verra s'affronter en 2017 une Grande Alliance qui renverra alors le FN dans le néant d'où il n'aurait jamais dû sortir. Débarrassés de crypto-gauchistes, de crypto-gaullistes et de crypto-nazis, nous aurons enfin un pays à reconstruire.

Nous dirons alors à tous, n ous clamerons partout que La Grande Nation est de retour.

Il fera alors très beau ce jour-là, en France, en Europe et dans le monde entier.

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